Un marché immobilier transformé par les confinements successifs
Les multiples confinements ont définitivement changé les habitudes d’achat des Français en matière d’immobilier. Le Covid a agi comme un accélérateur de tendances en poussant les ménages à rechercher des logements qui correspondent mieux à leurs nouvelles attentes : plus d’espaces, plus de verdure, une maison au lieu d’un appartement, à la campagne plutôt qu’en centre-ville, etc. Pour beaucoup, les épisodes de confinement ont été vu comme l'opportunité de passer le cap de l'accession en achetant leur première résidence principale. Pour de nombreux jeunes ménages, notamment en Île-de-France, le Covid est devenu l'occasion de se constituer un patrimoine immobilier en investissant dans la pierre en Province tout en restant locataire.
Plus d’espace et de verdure
Les multiples épisodes de confinements et les restrictions de déplacement ont eu l’effet d’un déclic pour une grande partie des Français. Il y a eu comme une prise de conscience pour les locataires ou les propriétaires des défauts de leur habitation. Si bien qu'en 2 ans, les critères d’achat ont changé dans la recherche du logement idéal. L’espace extérieur est devenu un élément essentiel. Le jardin est considéré comme incontournable pour les familles qui achètent une maison individuelle. Ceux qui achètent un appartement veulent avant tout un balcon, une terrasse. Les ménages souhaitent aussi disposer d’une pièce supplémentaire (un bureau) pour télétravailler surtout lorsqu’ils ont des enfants et veulent être au calme. La présence de cloisons pour augmenter l'intimité et la qualité de l’isolation sont aussi des facteurs que l’on observe avec plus d’attention.
La qualité du réseau internet est un autre élément pris en compte. L’accès à la fibre ou une bonne connexion internet est vitale pour celles et ceux qui souhaitent continuer à télétravailler depuis un logement en périphérie ou à la campagne. 2021 a permis de confirmer les tendances initiées en 2020 et de voir que le télétravail était une réalité à long terme et pas un simple effet d’aubaine. Pour beaucoup, c’est l’occasion de retrouver une qualité de vie perdue en s’éloignant des grandes métropoles ou des centres-villes.
Le baromètre Qualitel 2021 a aussi mis en lumière l'intérêt des Français pour des habitations plus vertueuses et qui répondent aux enjeux du développement durable. 75 % des interrogés souhaitent habiter une maison ou un appartement respectueux de l’environnement. Les moins de 35 ans sont les plus enclins à payer plus cher pour un logement plus durable. La majorité des acheteurs sont prêts à faire des travaux pour améliorer la consommation énergétique du logement. Ce qui rejointe le vaste chantier initié par le ministère du Logement, avec l'application depuis le 1er janvier de la norme thermique RE2020. Tous les nouveaux programmes neufs vont commencer à appliquer cette norme environnementale permettant à chacun de profiter d'intérieur mieux isolés et plus lumineux.
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Vers un rééquilibrage territorial
De plus en plus de Français sont prêts à faire des compromis, s’éloigner des centres-villes et des grandes métropoles pour gagner en espace. Même si cela signifie s’éloigner des transports en commun. La recherche d’une meilleure qualité de vie est l’élément clé pour comprendre les évolutions actuelles du marché immobilier. Sur l'année écoulée, les prix ont marqué le pas à Paris et sont même en régression dans différents arrondissements. La croissance des prix est tout aussi modéré pour le centre-ville de Bordeaux ou de Nice, il y a un réel report de la demande en logement vers les périphéries des grandes métropoles. Les prix encore abordables et la possibilité de devenir propriétaire d'un logement plus grand incitent à franchir le cap.
S’il est excessif de parler d’exode rural, on note depuis le début de la crise sanitaire un engouement prononcé pour les maisons à la campagne et dans les stations balnéaires. La demande en maison individuelle a augmenté de 8,6 % en 2021 alors que la hausse était de 3,3 % en 2019. Cela se ressent au niveau des prix avec une augmentation de +6,9 % pour les maisons. La hausse des prix est aussi plus forte en Province pour les maisons + 7 % contre + 3 % en Île-de-France. C’est toute la géographie de l’immobilier de France qui se modifie. Les cadres et CSP+ de Paris n’hésitent plus à déménager vers la Bretagne, la Picardie et la côte atlantique. À l'heure actuelle, il y a un réel attrait pour la façade atlantique, en moyenne sur les 11 départements de l’Ouest, les prix ont augmenté de 10 % (sauf en Gironde). L’augmentation est spectaculaire sur la côte bretonne et dans les Landes. Une ville moyenne comme La Rochelle voit ses prix augmenter de 14 % sur les 12 derniers mois et à Brest, la hausse est de 18,4 %. De manière globale, ce sont toutes les villes moyennes que l’on qualifiait "d’endormies" qui connaissent une demande spectaculaire. Des villes comme Reims, Angers, Orléans, Le Havre se retrouvent avec très peu de biens à la vente et une demande très haute.
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